Chez nous, la glace est une affaire de famille
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Rien n'a changé ou presque
Depuis ce jour où mon grand-père composa son premier sorbet rue Saint louis en l’ile, rien n’a changé ou presque, nos clients fidèles le savent bien.
Nous fabriquons toujours sur place du mercredi au dimanche dans notre atelier au fond de la boutique (le labo, comme aimait à l’appeler papi ), avec le même soin, les mêmes recettes et la même passion.
Nos glaces portatives, pour vous régaler à la maison, sont toujours préparées à la main dans nos moules originels en inox et démoulées chaque jour pour vous à la boutique.
Nous perpétuons aussi les traditionnelles fermetures pendant les vacances scolaires (sauf à Noël) instituées par ma grand-mère pour que toute la famille puisse se ressourcer dans notre Aveyron natal.
Autant de preuves de notre attachement à cette maison
Travailleur acharné, un brin timide, passionné de qualité plutôt que de quantité, mon grand père après des débuts de boulanger a bien failli ne jamais devenir glacier.
C’est au décès de mon arrière grand père en 1954 qu’il vient tenir «le Bourgogne», petit café hôtel de l’ile Saint Louis avec Aimée-Jeanne son épouse, rencontrée lors d’un bal des Auvergnats de Paris.
Peu motivé par ce nouveau métier, il avait déjà en tête de mettre au point des recettes avec une sorbetière, conservée après la vente de sa boulangerie.
Alors que les sorbets de l’époque étaient le plus souvent fabriqués avec du blanc d’oeuf, il se lance et ose le sorbet pur fruit !
Certaines passions s'écrivent sur plusieurs générations
Les enfants des écoles alentours sont les premiers à les tester et c’est d’ailleurs parmi eux quelques années plus tard qu’un enfant plus proche que les autres a dit sa vérité :
« Lionel Chauvin, petit-fils de Raymond Berthillon, est en maternelle
lorsque sa maitresse décide de passer en revue les différents métiers de bouche :
-Qui fait le pain? demande-t-elle
Le boulanger répondent en coeur les enfants.
Mais à la question :
Qui fait les glaces?
Une voix, celle du petit lionel, s’élève au-dessus des autres : Berthillon,
Madame!!
Vingt cinq ans plus tard, la conviction de Lionel était intacte puisqu’il travaillait aux côtés de son grand père, de ses parents et de sa soeur, dans la boutique de l’île Saint louis.» ( Le Figaro, 23/07/2007)
L’arrivée de mon papa Bernard Chauvin dans la famille (en épousant Marie-Josée) en 1971 lui offre l’équipier qu’il espérait pour faire prospérer notre maison familiale.
Des parfums phares ont failli ne pas voir le jour
Les nouveaux parfums de l’époque deviennent les Grands Classiques d’aujourd’hui et s’inscrivent dans la mémoire de nos clients comme leur madeleine de Proust. Le nougat au miel, le praliné aux pignons, le caramel nougatine et la fraise des bois, qui a tant effrayée ma grand mère au retour des Halles, lieu d’approvisionnement de l’époque, par son prix mais qui a été réclamée par la suite à l’unanimité !
Le cacao extra bitter, ce sorbet au chocolat qui a pris tant de temps à mettre au point et dont on ne se passerait plus, non ?
Les fruits exotiques, fruit de la passion en tête, mangue et les autres ont tellement perturbé mon arrière grand mère, Eulalie Dangles, quand ils ont fait leur apparition dans les années 70 en sorbet qu’elle ne voulait plus servir les cornets avec ces parfums.
Je suis bien obligée de concéder un ou deux changements ...
– Le salon de thé installé depuis 20 ans au 29 de la rue pour vous accueillir et déguster nos spécialités glacées
– La boutique juste « en face… » pour faire face aux périodes de grandes affluences. Je suis sûre que vous y êtes déjà venus chercher vos commandes de bûches et autres desserts glacés pour vos fêtes de fin d’année.
J’ai grandi parmi tous ces parfums et ces anecdotes, observant les gestes de mon grand-père et de mon père, pour qu’aujourd’hui avec toute mon équipe et votre confiance nous puissions continuer à écrire cette belle histoire ensemble...
Muriel